Commentaire de gestion
Après un mois de novembre marqué par l’élection présidentielle américaine, la croissance mondiale reste stable avec une prévision de +3,2% pour l’année 2024. Cette croissance est tirée principalement par les États-Unis, dont le PIB est estimé à croître de +2,6%, tandis que la prévision de croissance de la zone euro est estimée à +1,0% en 2024.
Aux États-Unis, la Fed a décidé d’abaisser son principal taux directeur de 0,25 points à [4,50%-4,75%] quelques jours après l’élection de D.Trump. Les indicateurs économiques américains présentent des signaux contrastés. L’indice ISM services a ralenti à 52,1 sur novembre (vs 55,5 attendus) et est en baisse par rapport au mois dernier (56). En revanche, l’ISM manufacturier augmente légèrement à 48,4 contre 46,5 le mois précèdent, mais demeure en territoire de contraction. La confiance des consommateurs, mesurée par l’enquête du Conference Board pour novembre, a atteint un sommet de 16 mois à 111,7, rappelant le rebond de 2016 lors de la première élection de Donald Trump. Ce signal positif pourrait favoriser la consommation des ménages, d'autant plus qu'ils bénéficient d'un effet richesse grâce à la forte performance des actions américaines. En novembre, 227 000 emplois non-agricoles ont été créés, dépassant légèrement les attentes, mais cette hausse est à relativiser car elle résulte davantage des difficultés d’octobre dues aux tempêtes et grèves. Le taux de chômage aux Etats-Unis a augmenté à 4,2% contre 4,1% en octobre, tandis que les salaires horaires moyens ont crû de 0,4%. Ces données pourraient pousser la Réserve fédérale à envisager une nouvelle baisse des taux le 18 décembre, malgré une inflation IPC annuelle prévue à 2,7% sur novembre, en légère hausse par rapport à 2,6 % le mois précédent.
La zone euro continue de souffrir, avec le PMI manufacturier tombant à 45,2 et le PMI des services reculant à 49,2, indiquant également une contraction. Cette dégradation est exacerbée par les difficultés politiques des deux premières économies de la zone monétaire, la France et l’Allemagne. La publication des enquêtes PMI a entraîné une baisse momentanée de 1,5% de l'euro face au dollar, reflétant la nervosité du marché. Concernant l'inflation, l’IPC en zone euro est prévu à 2,3% pour novembre, contre 2,0% le mois précédent, tandis que l’IPC Core reste stable à 2,7%. En réponse à la situation économique de la zone euro, la BCE devrait à nouveau baisser ses taux directeurs le 12 décembre prochain.
En novembre, les marchés d’actions ont poursuivi leur tendance haussière, comme en témoigne l’indice MSCI World, avec une nette performance de +4,6% en USD et de +7,5% en EUR, notifiant la dépression de l’euro face au dollar au cours du mois (EUR/USD à 1,05751 fin novembre). Le marché américain poursuit sa surperformance face aux autres zones géographiques (S&P500 +5,9% en USD et +8,8% en EUR) et se dirige vers son 57e record annuel. Le marché européen progresse de +1,2% pour l’indice Stoxx Europe 600, cachant de fortes disparités entre les pays de la zone euro. Les marchés émergents (MSCI Emerging Markets) poursuivent leur baisse, en recul de -0,9%. Sur le marché obligataire, le rendement du 10 ans américain a diminué de 4,28% fin octobre à 4,17% fin novembre, malgré une hausse à 4,45% le 13 novembre après l'élection de Donald Trump, un plus haut depuis début juillet. En Europe, les taux souverains ont également baissé, le Bund 10 ans passant de 2,38% à 2,09%. Le rendement de l'OAT 10 ans a chuté de 3,12% à 2,89%, avec un écart par rapport au Bund, en hausse à 80 points de base à fin novembre, amplifié par des tensions politiques en France. |