Le niveau de la croissance mondiale en 2025 ne semble pas inquiéter les investisseurs, compte tenu des politiques de soutien budgétaire et des marges d’ajustement de la politique monétaire aux Etats Unis. La dynamique d’activité aux États-Unis demeure suffisamment robuste - malgré un marché de l’emploi en net ralentissement - compte tenu d’une dynamique d’investissement solide et d’une consommation qui résiste, grâce à l’effet richesse lié à la progression des marchés boursiers. Les prévisions de croissance mondiale ont d’ailleurs été légèrement révisées à la hausse en septembre. Le consensus des analystes (source : Factset) pour les États-Unis s’établit à 1,7% en 2025 comme pour 2026, contre 2,8% en 2024. Le principal point d’inflexion concerne l’Allemagne dont les prévisions en moyenne sont de 0,3% pour 2025 et 1,1% pour 2026, contre -0,5% l’année dernière.
En outre, la politique économique chinoise semble avoir pris une direction plus décisive cette année : l'accent est désormais mis sur la réduction des surcapacités et des horaires de travail excessifs (une démarche qualifiée de « anti-involution »), allégeant ainsi la pression à la baisse sur l'inflation, stimulant la demande et l'investissement dans le secteur privé et contrôlant les risques dans le secteur immobilier. Ces mesures se reflètent dans une nette reprise de l’agrégat de croissance M1 en Chine, et donc à l’échelle mondiale.
Les pressions inflationnistes, liées à l’instauration des barrières douanières, semble inquiéter nettement moins les investisseurs, qui interprètent ce phénomène comme ponctuel et n’affectant pas pleinement les résultats des entreprises. Du côté européen, nous anticipons toujours que les pressions désinflationnistes devraient continuer de se répercuter sur l’inflation sous-jacente et casser le niveau des 2%. La remontée de l’euro ainsi que la baisse du prix du pétrole constituent toujours deux facteurs positifs en faveur de la décrue de l’inflation européenne. Parallèlement, les débats autour de la remise en cause de l’indépendance de la Fed vis-à-vis de l’administration Trump ont également perdu de leur vigueur, les investisseurs se satisfaisant en définitive du démarrage d’un cycle de baisse des taux.
Du côté des prévisions croissance de résultats pour l’année en cours, les révisions demeurent négatives en Europe et convergent même vers 0 pour les entreprises de l’indice STOXX Europe 600, alors qu’elles se maintiennent à 11% pour le S&P 500 et plus de 20% pour l’indice Nasdaq Composite. Cette divergence est pour partie liée à l’appréciation de l’euro contre dollar qui a pesé sur les résultats des entreprises européennes. Le différentiel de bénéfices - États-Unis vs Europe - qui s’est accru en 2025 devrait nettement se réduire en 2026 avec un écart limité à 2% pour la progression des résultats du S&P 500 vs Stoxx Europe 600. A moins de 15 fois ses bénéfices prospectifs, le PER européen est proche de sa moyenne de long terme alors que celui du S&P 500 ressort à 8 points au-dessus. Cependant, cet écart est lié à la part croissante des valeurs de la technologie dans l’indice US, dont les valorisations sont passées de moins de 20x les résultats à la fin des années 2010 à 30x aujourd’hui.
Passage de la neutralité à une surpondération de 3% de notre allocation en actions depuis le 2 octobre.
Nous repassons surpondérés sur les actions en privilégiant les valeurs européennes qui poursuivent une tendance favorable tout en affichant des valorisations plus faibles que les actions américaines. Nous repassons également de neutres à positifs sur les actions des marchés émergents.
Nous gardons une légère surpondération en sensibilité sur les obligations avec un biais positif sur le crédit et sur l’Italie. Nous nous attendons à une accentuation de la pentification des courbes des taux aux Etats-Unis et, dans une moindre mesure en zone euro, essentiellement par une baisse des taux courts. |